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Actualité

Réunion de septembre (1) au CDJ : 1 plainte fondée (L’Avenir Luxembourg) ; 2 plaintes partiellement fondées (L’Avenir Luxembourg, La Dernière Heure)

Le Conseil de déontologie journalistique (CDJ) a rendu trois décisions fondées – en tout ou en partie – sur plainte lors de sa première réunion de septembre. Celles-ci portaient respectivement sur l’identification fautive d’une personne ayant bénéficié d’un sursis probatoire (L’Avenir Luxembourg), des inexactitudes dans deux comptes rendus judiciaires successifs (L’Avenir Luxembourg) et un défaut de responsabilité sociale dans une comparaison, en Une, des gouvernements étasunien et belge (La Dernière Heure).

La première plainte, déclarée fondée (24-45 X c. Ch. V. H. / lavenir.net & L’Avenir Luxembourg), concernait un article de L’Avenir Luxembourg consacré à un jugement du tribunal correctionnel d’Arlon dans une affaire de falsification d’un dossier de demande de crédit. Le plaignant reprochait au journaliste de citer ses nom et prénom alors que le tribunal lui avait accordé un sursis total pour qu’il puisse se réinsérer complètement dans la société. Observant que la divulgation des nom et prénom, de la tranche d’âge et de la commune du plaignant le rendait directement et sans doute possible reconnaissable par des tiers, le CDJ a considéré que cette identification n’apportait, en contexte, aucune plus-value à l’information : la gravité des faits sur lesquels portait le jugement de culpabilité était relative et l’intéressé avait bénéficié d’un sursis probatoire. Le Conseil a estimé, en outre, que la récidive du plaignant n’y changeait rien dès lors, d’une part, que les premiers faits étaient étrangers à ceux traités dans l’article, d’autre part, qu’en permettant son identification directe, le média compromettait les effets recherchés par le juge en lui octroyant un sursis probatoire, et de facto, ceux découlant des mesures mises en place par l’intéressé pour son redressement social.

La deuxième plainte, déclarée partiellement fondée (24-51 X c. Ch. V. H. / L’Avenir Luxembourg), visait deux articles de L’Avenir Luxembourg consacrés à deux incidents ayant eu lieu lors du carnaval de Habay. Le plaignant reprochait au journaliste d’avoir rédigé des articles orientés en ce qu’ils le présentaient comme coupable, et d’avoir diffusé plusieurs informations erronées. Le CDJ a constaté que le premier article posait la culpabilité du plaignant comme établie alors que le tribunal ne s’était pas encore prononcé sur les faits qui lui étaient reprochés, et que le second minimisait l’acquittement dont l’intéressé avait bénéficié pour une des accusations, laissant ainsi planer le doute sur sa réelle innocence (le jugement le disculpait totalement sur ce point). Le Conseil a par ailleurs relevé que les articles qui insistaient – en lien avec ces informations inexactes – sur la nature violente de l’intéressé et sur son imprégnation alcoolique tendaient à en donner une image défavorable.

La troisième et dernière plainte, déclarée partiellement fondée (25-03 Divers c. La Dernière Heure), concernait la Une de La Dernière Heure parue le 22 janvier et titrée « Ils foncent, on traîne », sur laquelle apparaissaient d’un côté Donald Trump et Elon Musk – avec la légende « 24h pour tout bousculer aux USA » – et de l’autre Georges-Louis Bouchez et Bart de Wever, avec la légende « 227 jours sans gouvernement chez nous ». Les parties plaignantes reprochaient au média de suggérer une dynamique favorable pour les États-Unis et un retard préjudiciable pour la Belgique ainsi que l’association de symboles et slogans participant à une glorification implicite d’un modèle politique nationaliste, sécuritaire, inégalitaire et xénophobe. Le CDJ a constaté que le titre et le paratexte qui accompagnaient cette Une – illustrée notamment par une photo d’Elon Musk exécutant un salut que de nombreux observateurs avaient décrit comme nazi – ne permettaient pas de prendre la mesure de la gravité de ce qu’elle montrait, dès lors qu’ils se limitaient à opposer, sans autre précision, la différence de vitesse d’action des élus étasuniens et belges. Il a estimé que ce faisant, le média n’a pas permis au public de prendre la réelle mesure de l’information qu’il développait dans ses articles en pages intérieures et a, même si son intention n’était ni de promouvoir le gouvernement étasunien ni le geste d’Elon Musk, manqué de responsabilité sociale, mésestimant les effets que cette publication pouvait avoir sur ses lecteurs.

Mi-septembre, 29 plaintes étaient en traitement au CDJ. Entre la réunion plénière de juillet et la première de septembre, 2 plaintes se sont soldées par une solution amiable. 16 autres plaintes n’ont pas été retenues, soit parce qu’elles ne répondaient pas aux conditions de recevabilité formelle, soit parce qu’elles n’entraient pas dans le champ d’exercice de la déontologie journalistique, soit parce que l’enjeu déontologique soulevé n’était pas rencontré. Tous les plaignants en ont été dûment informés.

AADJ & CDJ
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tél: 02/280.25.14

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