Communiqué de presse

Octobre au CDJ : 2 plaintes partiellement fondées (Vivacité)

Le Conseil de déontologie journalistique a adopté deux avis sur plainte lors de sa réunion d’octobre. Deux plaintes ont été déclarées partiellement fondées (Vivacité).

La première plainte, déclarée partiellement fondée (Genres Pluriels ASBL c. N. Bensalem & B. Maréchal / Vivacité (« C’est vous qui le dites »), avait été introduite à l’encontre d’un débat d’une émission de radio interactive de la RTBF consacré à la proposition de révision de la loi sur le changement d’état civil des personnes transgenres. La partie plaignante reprochait notamment au média d’avoir orienté le débat et de ne pas avoir sollicité l’avis d’experts ; elle relevait aussi que les propos des chroniqueurs confondaient faits et opinions, étaient imprécis et stigmatisants. Dans son avis le CDJ a retenu que l’émission avait manqué de responsabilité sociale parce que certains des propos tenus sur antenne n’avaient ni été recadrés, ni mis en perspective par l’animateur du débat. Le Conseil a en effet estimé qu’en l’absence d’expert, il revenait à l’animateur de gérer et maîtriser les échanges de manière à ce qu’ils restent informatifs. Le CDJ a par ailleurs considéré que si les opinions émises par une journaliste en studio étaient libres et ne se confondaient pas avec les faits, cette journaliste aurait dû faire preuve de prudence et de responsabilité sociale dans le choix des mots et des expressions utilisés, et mentionner qu’elle n’avait aucune connaissance particulière du sujet. Dans son avis, le CDJ a également considéré qu’à défaut d’avoir été recadrés, les propos émis sans connaissance du sujet avaient contribué, même involontairement, à perpétuer des clichés et renforcer des préjugés à l’égard des personnes trans*. Le CDJ n’a, par contre, pas retenu les griefs de confusion entre les faits et les opinions et d’atteinte à la dignité humaine.

La deuxième plainte, également déclarée partiellement fondée (Divers c. B. Maréchal / Vivacité (« C’est vous qui le dites »), visait un débat sur la sécurité routière diffusé sur l’antenne de Vivacité, qui faisait suite au décès accidentel d’un jeune scout dans l’arrondissement de Tournai. Les plaignants estimaient que le débat ne prenait pas en compte la douleur de la famille et des proches de la victime ; ils s’offusquaient également que la rédaction ait donné son accord pour traiter du sujet. Dans son avis, le CDJ a estimé que le média n’avait pas porté une attention suffisante aux éventuelles répercussions de la diffusion de ce sujet d’information sur les personnes victimes directes ou indirectes des faits. Ainsi, bien que soulignant l’intérêt général du sujet et la liberté de choix du média de débattre de celui-ci dans le cadre d’une libre antenne, le CDJ a considéré qu’au vu du contexte – un accident tragique dont des détails étaient régulièrement rappelés en cours d’émission (lieu, prénom de la victime, origine de la troupe scoute, voitures en cause) –, la formulation binaire et provocante de la question d’ouverture, dont le sens était particulièrement ambigu (« Rouler au-delà de 60-70km/h quand on approche une troupe de scouts, c’est forcément un risque ou pas toujours ? »), et la discussion qui s’en était suivie, menée sans précaution particulière à l’égard des victimes, n’avaient pas respecté le préambule (responsabilité sociale) ainsi que les art. 27 (attention aux droits des victimes) et 26 (intrusion dans la douleur des personnes) du Code de déontologie journalistique. Le Conseil n’a pas retenu les griefs relatifs à la scénarisation et à l’atteinte à la dignité humaine.

Début octobre, 42 plaintes sont en traitement au Conseil de déontologie journalistique.

Les avis complets sont accessibles aux pages suivantes:

Avis 17-08

Avis 17-53

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