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Réunion de mars au CDJ : 1 plainte partiellement fondée (La Meuse Liège / SudPresse), 1 plainte non fondée (DHnet.be)

7 avril 2021

Le Conseil de déontologie journalistique a adopté deux avis sur plainte lors de sa réunion de mars. Une plainte a été déclarée fondée (La Meuse Liège / SudPresse) et une plainte non fondée (DHnet.be).

La première plainte, déclarée partiellement fondée (18-54 G. Dolcimascolo c. A. Bisschop / La Meuse Liège) visait une série de six articles de La Meuse Liège (SudPresse) consacrés à la liaison passée entre un professeur de secondaire et une de ses élèves. Le plaignant – le professeur mis en cause – relevait que partant d’une question légitime qu’ils agrémentaient d’interprétations de leur crû, le journaliste et le média énonçaient des faits non attestés, proposaient des mises en perspective biaisées, s’immisçaient dans sa vie privée, permettaient son identification… Dans son avis, le CDJ a constaté l’existence de manquements répétés dans le chef du journaliste. Il a notamment constaté que ce dernier n’avait pas vérifié adéquatement les déclarations ou documents à sa disposition et qu’il avait relayé les propos accusatoires de témoins sans toujours les mettre à distance. Il a également estimé que le journaliste avait permis l’identification de la personne mise en cause via la publication de plusieurs éléments d’information convergents, identification qui n’apportait pas de plus-value à l’information au regard des faits reprochés, d’autant que ces derniers reposaient sur des versions contradictoires, qu’ils dataient de plusieurs années et que l’enquête journalistique avait montré que le témoin principal pouvait avoir d’autres motivations que l’expression de la vérité dans cette affaire. Il a considéré que ce que le plaignant qualifiait de harcèlement découlait de la répétition des mêmes manquements au fil des différents articles publiés.

La deuxième plainte, déclarée non fondée (20-35 A. Spata c. DHnet.be), concernait un article en ligne de La Dernière Heure consacré au décès d’un ressortissant slovaque à la suite de son arrestation à l’aéroport de Charleroi et à une intervention policière lors de son incarcération. Le plaignant dénonçait la diffusion d’informations erronées et non vérifiées ainsi que l’utilisation d’images volontairement dénaturées. Il reprochait également au titre de l’article de généraliser abusivement le geste isolé d’une policière – qui faisait le salut nazi – à l’ensemble des policiers présents. Dans son avis, le CDJ a constaté que le média avait correctement rendu compte des informations mises en avant par différentes sources – dont les policiers -, qu’il avait décrit factuellement l’enchaînement des faits et les images sans en dénaturer le sens et sans les interpréter. Il a estimé que la deuxième partie du titre qui soulignait que « les policiers ont même réalisé le salut nazi !», bien que non strictement conforme à la réalité, s’apparentait en contexte à une imprécision sans conséquence sur le sens premier de l’information donnée aux lecteurs dès lors que la généralisation ne portait pas sur l’ensemble des policiers mais uniquement sur ceux qui étaient présents, et qu’elle condensait ainsi en un seul geste les différents comportements litigieux que ces derniers avaient adoptés lors de leur intervention.

Début avril, 49 plaintes étaient en traitement au Conseil de déontologie journalistique.

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