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Réunion de septembre (1) au CDJ : 1 plainte partiellement fondée (RTL-TVi), 2 plaintes non fondées (RTBF, Médor)

21 septembre 2021

Le Conseil de déontologie journalistique a adopté trois avis sur plainte lors de sa première réunion de rentrée. Une plainte a été déclarée partiellement fondée (RTL-TVi) et deux autres non fondées (RTBF, Médor).

La première plainte, déclarée fondée (21-14 A. Lemeunier c. RTL-TVI (« Face au juge »), concernait une séquence de l’émission « Face au juge » (RTL-TVI) dans laquelle la plaignante et son époux comparaissaient devant la justice de paix de Visé en raison d’un litige avec le propriétaire du bien que leur famille occupait. La plaignante reprochait aux journalistes d’avoir déformé l’objet du litige et de les avoir filmés et rendus identifiables malgré leur désaccord. Dans son avis, le CDJ a constaté que, bien qu’il ait flouté les locataires qui avaient demandé à ne pas être filmés, le média avait permis à un public autre que leur entourage immédiat de les reconnaître directement ou indirectement mais sans doute possible en raison de la diffusion de plusieurs éléments d’information convergents les concernant. Il a estimé, au vu de la nature de l’affaire en cause, que cette identification non souhaitée n’apportait pas de plus-value au traitement du sujet et ne se justifiait donc pas au regard de l’intérêt général. Il a souligné que le fait que l’audience du tribunal était publique n’y changeait rien. Par contre, le Conseil a considéré que les autres griefs émis à l’encontre de cette séquence (respect de la vérité, déformation d’information, respect des engagements, respect de la vie privée) n’étaient pas fondés.

La deuxième plainte, déclarée non fondée (19-20 S. Coosemans c. Ch. A., O. B. et C. G. / Médor), visait une enquête de Médor consacrée à la question du sexisme dans les médias. Le plaignant reprochait notamment au média de l’avoir mis en cause sans avoir pris en compte son point de vue et sans lui avoir posé les questions qui lui auraient permis de s’expliquer clairement sur les faits. Dans son avis, le CDJ a d’abord souligné le fait que s’interroger sur les raisons qui poussent les femmes à quitter la profession de journaliste en partant d’une étude qui constate que le machisme, le sabotage de carrière et la souffrance au travail y jouent un rôle inattendu constituait un sujet d’intérêt général. Il a constaté que les journalistes avaient suivi dans leur enquête une démarche journalistique honnête et bien documentée, recueillant de nombreux témoignages et/ou documents, soigneusement recoupés et vérifiés. Le Conseil a également observé que le droit de réplique du plaignant avait été respecté dès lors que les journalistes avaient pris le soin, avant diffusion, de solliciter et de relayer correctement son point de vue sur les différents reproches qui lui étaient adressés. Il a noté que mentionner le nom de la personne mise en cause relevait de l’intérêt général et se justifiait dès lors que les différents témoins qui l’incriminaient s’affichaient ouvertement, que le plaignant, par son activité professionnelle et sur les réseaux sociaux, était une personnalité publique et que l’absence d’identification aurait pu par ailleurs créer une confusion ou jeter le doute sur la personne réellement mise en cause.

La troisième plainte, déclarée non fondée (20-40 N. Navez c. Cl. D. / RTBF (JT)), visait une séquence du JT de la RTBF consacrée aux difficultés des personnes qui se disent électrosensibles de trouver un lieu de résidence. Le plaignant reprochait à la journaliste de ne pas distinguer les dires des personnes interviewées des siens et de les présenter comme avérés alors qu’ils sont contraires aux faits. Dans son avis, le CDJ a noté que la séquence ne créait aucune confusion entre le commentaire de la journaliste et les propos tenus par les témoins et experts interrogés puisqu’elle ne les reprenait jamais à son compte, les laissant s’exprimer directement ou les citant en style indirect. Il a également constaté que la journaliste ne présentait pas les déclarations des témoins comme avérées, dès lors qu’elle recourait notamment au conditionnel et pointait, via un entretien avec un expert, l’incertitude qui entoure l’existence réelle d’une hypersensibilité aux ondes électromagnétiques et de ses symptômes.

Mi-septembre, 41 plaintes étaient en traitement au Conseil de déontologie journalistique.

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