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Réunion de juillet au CDJ : 1 plainte fondée (SudInfo), 2 plaintes non fondées (RTBF (2))

19 juillet 2022

Le Conseil de déontologie journalistique a adopté trois avis sur plainte lors de sa réunion de juillet. Une plainte relative à l’usage d’une photo prétexte a été déclarée fondée (SudInfo). Les deux autres plaintes sont non fondées (RTBF (2))

La première plainte, déclarée fondée (22-08 X. c. SudInfo), visait l’illustration d’un article en ligne consacré au décès d’un adolescent lors d’un cours de natation organisé dans le département du Finistère (France). Le plaignant dénonçait le choix de cette photo sans rapport avec les faits qui le montrait en train de dispenser un cours de natation dans une piscine du Hainaut. Bien qu’il ait constaté qu’aucune confusion n’était possible entre l’image et la situation évoquée dans l’article, le CDJ a observé que l’absence de mention « photo prétexte » sous l’illustration litigieuse ne permettait pas aux lecteurs de comprendre que celle-ci était utilisée dans un contexte autre que celui qu’elle donnait à voir. Il a considéré que ce faisant, le média avait omis de donner une information essentielle au public. Dans son avis, le CDJ rappelle à l’ensemble des journalistes et des médias qu’une illustration d’article est une information à part entière qui doit, à l’instar de tout autre contenu journalistique, respecter les règles déontologiques. Il les invite en conséquence à prêter une attention particulière au choix des illustrations dites « prétextes », particulièrement lorsqu’elles représentent des personnes, dans le cadre de sujets sensibles – tels que des drames, attentats, comptes rendus judiciaires, etc. –, ainsi qu’à toujours mentionner leur nature exacte (« photo d’illustration », « photo prétexte »), de manière à permettre au public d’en saisir leur sens en contexte.

La deuxième plainte, déclarée non fondée (21-24 S. Morgante c. C. D. / RTBF (« C’est vous qui le dites ») & RTBF.be), avait trait à un débat de l’émission « C’est vous qui le dites » (Vivacité) et à un article en ligne de la RTBF y lié, consacrés à la polémique suscitée par une pétition contre le musée Le Chat. La plaignante qui était à l’initiative de cette pétition reprochait principalement au média de s’être référé à l’article publié sur la question par un quotidien sans en avoir vérifié la teneur ni lu la pétition, et d’avoir déformé les propos qu’elle y tenait. Concernant le débat radio, le CDJ a observé qu’il était légitime que le journaliste s’appuie sur la manière dont un des auteurs de la pétition l’évoquait dans la presse du jour pour en rendre succinctement compte et qu’il était libre ce faisant d’en retenir les points qu’il jugeait essentiels pour autant qu’il ne les déforme pas. Il a noté qu’il aurait été excessif à cet égard de retenir une faute pour l’erreur de citation pointée par la plaignante dès lors que celle-ci avait été invitée à exprimer son point de vue en finale de l’émission et que les propos qui lui avaient été erronément attribués ne trahissaient pas fondamentalement le sens des arguments déployés dans la pétition. Concernant l’article en ligne, le Conseil a considéré que le média respectait le sens et l’esprit des déclarations que la plaignante avait tenues durant l’interview et des arguments développés dans la pétition.

La troisième plainte, déclarée non fondée (22-03 parking.brussels c. Ch. C. & S. G. / RTBF (« #Investigation ») visait un reportage de l’émission « #Investigation » et un article en ligne y lié, relatifs aux questions soulevées par le fonctionnement des Scan Car dans différentes villes belges. La plaignante reprochait notamment au média d’avoir détourné le sens d’un courrier interne de parking.brussels sans lien avec les Scan Cars pour les besoins de l’émission, d’avoir piégé le porte-parole de la société en ne lui donnant pas suffisamment d’information sur l’objet de l’interview, et d’avoir omis de préciser que l’ex-employé anonyme qui témoignait à son encontre était en litige avec elle. Dans son avis, le CDJ a observé qu’il était légitime pour le journaliste, sur base de son enquête et de ses sources, de considérer que le geste commercial évoqué dans le courrier interne visait à répondre aux ratés des premiers contrôles de la Scan Car en même temps qu’aux dysfonctionnements des logiciels dont elle était partie prenante. Le CDJ a également estimé que le journaliste en donnant lecture complète de ce courrier au porte-parole lui avait permis d’en prendre connaissance de manière détaillée avant de l’interroger à son propos et de solliciter sa version des faits. Enfin, le CDJ a considéré que ne pas avoir signalé dans le reportage le litige qui opposait le témoin anonyme à son ex-employeur ne constituait pas en contexte l’omission d’une information essentielle dès lors que le journaliste avait décidé de ne retenir de ce témoignage que les faits pour lesquels il disposait de pièces probante et qu’il avait pu recouper notamment auprès d’un deuxième témoin toujours employé par la plaignante.

Mi-juillet, 35 plaintes étaient en traitement au Conseil de déontologie journalistique.

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