Communiqué de presse

En novembre au CDJ : Deux plaintes fondées, une autre non fondée

En novembre 2014, le Conseil de déontologie journalistique (CDJ) a pris trois décisions finales dans des dossiers de plaintes. Deux d’entre elles déclarent les plaintes au moins partiellement fondées ; elles concernent le groupe SudPresse. Une troisième plainte, non fondée, visait La Dernière Heure.

La première plainte fondée (14-33 H. Bédoret c. D. Scagliola / SudPresse) visait un article publié deux jours avant les élections législatives de mai dernier à propos d’un membre de cabinet ministériel qui avait fait l’objet d’une plainte en justice pour corruption. Or, la plainte était classée sans suite depuis douze jours à la date de l’article. Le CDJ a conclu que « Pour un journaliste, diffuser des informations erronées n’est pas une faute déontologique s’il a agi de bonne foi et a mis tout en œuvre pour informer avec exactitude. Or, en l’espèce, si D. Scagliola avait mis tout en œuvre pour ce faire, il ne pouvait pas ignorer l’état de la procédure en justice au moment de la rédaction.» La rectification apportée le lendemain trompait le public en donnant l’illusion d’éléments nouveaux alors que toutes les informations étaient déjà disponibles d’emblée.

La seconde plainte fondée (14-34 J-M. Tinck c. SudPresse) avait été introduite par la personne arrêtée en mai 2014 pour sa participation supposée aux tueries dites du Brabant. Jean-Marie Tinck, qui nie toute responsabilité et a été libéré depuis lors, avait été présenté par SudPresse comme ayant «18 morts sur la conscience» et comme «l’homme qui a tué plusieurs fois à Bruxelles». Il s’agissait là d’affirmations sans nuances et trompeuses dans des titres qui n’étaient fondées sur aucun élément factuel probant alors que les articles, eux, étaient correctement rédigés. Le CDJ a rappelé que les journalistes qui informent sur les procédures judiciaires « doivent respecter certaines règles déontologiques qui aboutissent, tout comme la présomption d’innocence, à éviter de présenter sans preuve une personne comme coupable avant son jugement. » Par contre, le Conseil a estimé que l’identification de la personne en texte et en photo n’était pas fautive en raison de l’énorme intérêt général que cette enquête judiciaire soulève en Belgique.

La plainte non fondée (14 31 Y. Gilles c. dhnet.be) visait un article mis en ligne le 30 juin dernier sur le site dhnet.be. Le sujet en était la circulation sur un site web d’une vidéo montrant deux personnes ayant une relation sexuelle en public à la Gare du Midi à Bruxelles. Le plaignant y voyait une atteinte à la dignité humaine et à la vie privée des personnes ainsi que l’exploitation sensationnaliste d’images. Un extrait de la vidéo était accessible sur le site du média. Le CDJ a considéré que La Dernière Heure n’a pas commis de faute déontologique dans ce cas. Le sujet n’est traité que sous l’angle de ce qui est d’intérêt général, les personnes ne sont pas reconnaissables et le média a pris une série de précautions contredisant l’exploitation sensationnaliste ou voyeuriste invoquée.

Début décembre, 12 plaintes sont en cours de traitement au Conseil de déontologie journalistique.

Plainte 14-33

Plainte 14-34

Plainte 14-31

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