Communiqué de presse

En septembre au CDJ : 2 plaintes fondées (La Capitale, RTBF), 4 non fondées (Moustique, Test Santé, RTL-TVi)

Le Conseil de déontologie journalistique a adopté six avis sur plaintes en septembre. Deux ont été déclarées fondées (La Capitale, RTBF), quatre non fondées (Moustique, Test Santé, RTL-TVi).

La première plainte, déclarée partiellement fondée (17-03 J. Bertrand c. La Capitale), concernait l’usage sans autorisation de la photo de deux membres d’une même famille dans des articles de La Capitale, l’un publié en ligne et relatif à une arrestation pour faits de terrorisme, l’autre diffusé le même jour dans l’édition papier et consacré à un procès pour rapt parental. Le CDJ a reconnu l’erreur technique liée à la publication en ligne mais a relevé que celle-ci n’avait pas été explicitement rectifiée : la photo avait en effet été rapidement supprimée du site sans pour autant indiquer aux lecteurs qu’il y avait eu changement d’illustration. Pour l’illustration de l’article papier, le CDJ a estimé que si la diffusion de la photo d’une des deux personnes était justifiée au regard de l’intérêt général, notamment en raison de la gravité des faits et du caractère public du procès, celle de la seconde personne, qui n’était pas évoquée dans l’article, ne l’était pas. Son identification était ainsi susceptible de porter atteinte à son droit à l’image et au respect de sa vie privée.

La deuxième plainte déclarée partiellement fondée (17-09 O. Cassart c. RTBF (JT)) portait sur une séquence du JT consacrée à un volet du sondage « Noir, Jaune, Blues », dont le plaignant estimait le compte rendu inexact. Bien qu’il ait constaté que plusieurs données problématiques identifiées par le plaignant étaient conformes au rapport d’analyse, le CDJ a néanmoins relevé qu’en diffusant les résultats du sondage sans indiquer le nombre de personnes interrogées, leur représentativité ainsi que la marge d’erreur, le média n’avait pas donné au public les informations nécessaires à leur compréhension. Le Conseil a également retenu que la manière dont certaines questions du sondage avaient été reformulées ne respectait pas le sens des données recueillies et en avait altéré le sens de manière significative compte tenu de la sensibilité du sujet traité.

L’ une des quatre plaintes déclarées non fondées (16-54 A. Destexhe c. V. Peiffer / Moustique) visait un billet d’humeur publié dans Moustique dont le plaignant contestait deux passages, le premier parce qu’il était accusateur et faux, l’autre parce qu’il était contraire à la dignité humaine. Considérant que l’article relevait sans doute possible de l’humeur, registre dans lequel les journalistes bénéficient d’une plus grande liberté de ton, le CDJ a estimé que le premier passage contesté par le plaignant relevait d’une opinion qui reposait sur des faits qui n’étaient ni altérés, ni manipulés. Concernant le second passage, il a considéré que l’usage du terme « furoncle », aussi choquant qu’il puisse paraître, relevait de la liberté d’expression du journaliste.

La deuxième plainte non fondée (16-65 UKB c. K. Blommaert et E. Renders / Test Santé) avait pour objet une enquête de Test Santé consacrée à la qualité des traitements prodigués par les kinésithérapeutes. L’Union des kinésithérapeutes belges reprochait principalement aux journalistes d’avoir eu recours à des méthodes déloyales (faux patients, faux certificats médicaux) et d’avoir généralisé les résultats tirés d’un faible échantillon à l’ensemble de la profession. Rappelant que l’avis du CDJ est d’ordre déontologique et porte sur l’usage journalistique de l’enquête qui a été menée, le CDJ a estimé que l’ensemble des griefs retenus par les plaignants n’étaient pas fondés. Il a ainsi notamment estimé que le recours à l’enquête scientifique dite du « patient simulé » était justifiée au regard de l’art. 17 du Code de déontologie (méthodes loyales) et que le média avait précisé la taille de l’échantillon et avait attiré l’attention des lecteurs sur ses limites. Sur ce point, le Conseil a souligné que Test Santé ne pouvait être tenu pour responsable de la généralisation qu’opéraient d’autres médias suite à la publication de son enquête.

Les deux dernières plaintes non fondées concernaient des émissions de RTL-TVI. Dans la première d’entre elles (17-07 Y. Coupet c. Ch. Deborsu / RTL-TVi (« C’est pas tous les jours dimanches »)), le plaignant contestait la manière dont la militante d’un parti était intervenue dans un débat en tenant des propos tendancieux et absurdes, sans contradiction et sans que l’on précise qui elle était. Le CDJ a constaté que le journaliste n’était pas responsable des propos que ce témoin avait tenus, qu’il ne les avait pas repris à son compte et les avait recadrés quand cela était nécessaire. Il a également relevé que dès lors que rien ne permettait d’affirmer que ce témoin exerçait une fonction au sein du parti en cause, il n’était pas nécessaire pour le média de dire qui elle était pour cadrer son intervention. Dans la seconde (17-20 A. Awad c. RTL-TVi (JT)), le plaignant reprochait au média d’avoir diffusé des images violentes d’une attaque au gaz en Syrie – particulièrement celles d’enfants morts ou entre la vie et la mort – qui portaient atteinte selon lui à la dignité humaine. Dans son avis, le CDJ a rappelé que le journalisme permet au public d’avoir connaissance des faits et de les comprendre et qu’il arrive que ces faits témoignent d’une réalité violente dont les images vidéo peuvent rendre compte plus crûment encore que d’autres supports. Au vu de la manière dont le sujet avait été traité par le média, il a constaté que l’apport informatif significatif de ces images prenait dans ce cas le pas sur leur caractère éventuellement choquant et a conclu que le grief n’était pas avéré.

Début octobre, 28 plaintes sont en traitement au Conseil de déontologie journalistique.

Les avis complets sont accessibles aux pages suivantes:

Avis 17-03

Avis 17-09

Avis 17-20

Avis 17-07

Avis 16-65

Avis 16-54

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